Activités
Journée de lutte contre le tabagisme
Le tabagisme est un problème de santé publique mondiale. Plus de 4800 décès par an sont attribuables au tabagisme. Selon l’OMS, en 2019 au Burkina Faso, 20,1% des plus de 15 ans étaient tabagiques dont la grande majorité était des hommes dans 19,7% des cas. Chez les jeunes de 13 à 15 ans, la prévalence était estimée à 11,9% chez les garçons et 2% chez les filles.
La Société Burkinabè de Pneumologie SOBUP en tant que promotrice de la santé respiratoire des populations se doit d’entretenir un élan de lutte ce fléau afin de préserver la santé des populations. A cet effet, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le tabagisme le 31 mai de chaque année, une semaine anti-tabac a été initiée du 31 mai au 09 juin 2024 en partenariat avec l’Unité de Sevrage tabagique (UST) de Ouagadougou.
Au programme, plusieurs activités ont été planifiées à savoir :
- Le lancement du « Prix Dr Jean Etienne Kouanda » le 31 mai 2024 au Lycée Bogodogo de Ouagadougou. Ce prix est initié par l’Union des Associations Contre le Tabagisme (UACT) et placé sous la Présidence de Monsieur Jacques Sosthène Dingara, Ministre de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, la Co Présidence de Monsieur Robert L. J. C. Kargougou, Ministre de la santé et de l’hygiène publique et sous le parrainage de Professeur Georges Ouédraogo, Coordonnateur de l’UST Ouagadougou. Ce prix « Prix Dr Jean Etienne Kouanda » récompense les meilleurs établissements scolaires engagés dans la lutte contre le tabac.
- La remise d’un prix Région Afrique à un journaliste qui s’est distingué en matière de lutte contre le tabagisme
- La semaine de consultation gratuite de sevrage tabagique à l’UST
- Un stand d’exposition des actions de l’UST au sein de l’hôpital Yalgado Ouédraogo
- Un cross populaire dans les artères de la ville de Ouagadougou
- Une séance d’aérobic
- Des activités médiatiques audiovisuelles de sensibilisations.
Ces différentes activités ont été réalisées durant cette semaine de lutte anti-tabac en espérant de plus fortes actions surtout axées sur le tabagisme des jeunes pour les années à venir.

Docteur, dites-moi, c’est de l’asthme ce que j’ai ?
L’asthme est une maladie fréquente, généralement bénigne mais peut s’avérer grave en cas de crise aiguë grave. Son diagnostic est facile lorsque les signes majeurs sont francs ou parfois difficile même après la réalisation des différents examens. L’asthme est caractérisé par la survenue à certains moments de difficultés respiratoires accompagnées ou non de sifflements dans les poumons. Ces difficultés respiratoires, souvent nocturnes, sont passagères de courte durée ou se répétant quelques jours ou quelques semaines. Elles peuvent céder spontanément ou bien à l’utilisation des médicaments comme le spray bronchodilatateur.
La crise d’asthme classique se fait en trois phases successives. La première étape est marquée par un rhume avec écoulement des narines avec ou sans larmoiement et une toux faisant suite à un facteur déclenchant le plus souvent connu du patient. Ensuite s’installe la crise, le plus souvent nocturne, faite d’une difficulté à l’expiration, le patient est alors assis au bord de son lit. On peut entendre des sifflements semblables au miaulement du chat dans les poumons. La dernière phase est marquée par l’atténuation de la crise et des sifflements. Le patient présente alors une quinte de toux avec des crachats visqueux et clairs. Entre deux crises, le patient ne plaint de rien et se sent bien. Dans certains cas, le patient ne se plaint pas de difficultés respiratoires mais uniquement d’une toux survenant également par crises et qui a les mêmes caractéristiques c’est-à-dire chronique, récidivante, le plus souvent sèche, volontiers nocturnes survenant après un rhume le plus souvent. Elle est calmée par la prise de médicaments bronchodilatateurs. En cas de doute, certains examens complémentaires (spirométrie, radiographie pulmonaire, test à la méta choline, etc.) peuvent être demandés par le médecin traitant pour confirmer le diagnostic ou évaluer la sévérité de la maladie.
Les facteurs déclenchants de l’asthme sont les problèmes cruciaux qui déterminent l’avenir de l’asthmatique mais ces facteurs peuvent ne pas être franchement identifiés. Le principal facteur est l’allergie encore appelée atopie. Cette dernière peut être domestique (poussière de maison, acariens, plumes, phanères de chat animaux) et/ou atmosphériques (pollen, moisissures) ou encore professionnels (asthme du boulanger, industrie textile, coiffure, peinture, etc.). On distingue également des allergies alimentaires (fraise, crustacés, poisson, œuf, arachide, etc.), médicamenteuses, etc. Les autres facteurs peuvent être l’effort, les hormones de la grossesse ou de la puberté, etc.
En conclusion, l’asthme est une maladie chronique, ce qui en clair veut dire que le malade n’en guérit pas définitivement. L’objectif à atteindre lors de la prise en charge est celui d’une vie normale, sans contrainte ni limitation, au prix d’une certaine adaptation. Cette adaptation passe par une bonne éducation du patient notamment en apprenant au malade à bien connaître sa maladie et à l’accepter. Le malade doit apprendre à connaître et à utiliser les médicaments, de même que les gestes qui sauvent : avoir toujours son spray ou qu’il aille, éviter les allergènes, consulter rapidement devant la gravité ou la persistance des signes.


L'harmattan est encore là.
L'harmattan est un vent sec et poussiéreux qui souffle principalement sur toute l'Afrique de l'Ouest, entre novembre et mars, durant donc la saison sèche. Ce phénomène peut avoir des effets néfastes sur la santé respiratoire en raison de la poussière fine et des particules en suspension dans l'air, ainsi que de l'air sec qu'il transporte et la sécheresse des muqueuses respiratoires. Les pathologies respiratoires associées au Harmattan comprennent :
1. Asthme et bronchites : L'inhalation de poussières fines et de particules peut irriter les voies respiratoires, donner une bronchite aiguë, déclencher des crises d'asthme et aggraver les symptômes de bronchite chronique. Les personnes asthmatiques ou ayant des antécédents respiratoires sont particulièrement vulnérables à cette période.
2. Rhinites et sinusites : L'air sec et les poussières peuvent irriter les muqueuses nasales et provoquer des inflammations, ce qui peut mener à des rhinites allergiques ou à des sinusites.
3. Infections respiratoires : L'irritation des voies respiratoires peut rendre les individus plus susceptibles aux infections des voies respiratoires, notamment les rhinites, les bronchites et les pneumopathies d'origine virales ou bactériennes, ou les complications pulmonaires de maladies pulmonaires chronique.
Mesures de prévention :
- Porter des masques ou des couvre-visages pour limiter l'inhalation de poussières.
- Boire suffisamment d'eau pour éviter la déshydratation.
- Éviter les activités extérieures pendant les périodes où la poussière est la plus intense.
- Utiliser des humidificateurs à domicile pour maintenir l'humidité de l'air.
- Consulter un médecin pour les personnes ayant des antécédents de pathologies respiratoires ou en cas de symptômes persistants.

Docteur, c’est quoi les signes d’imprégnation tuberculeuse ?
La tuberculose est une maladie infectieuse contagieuse d’évolution chronique due à une bactérie appelée Mycobacterium tuberculosisou bacille de Koch (BK). Environ 1/3 de la population mondiale est infectée par le BK. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) évaluait en 2023 dans le monde entier près de 11 millions de nouveaux cas de tuberculose dont 1,25 millions de décès. Les pays en voie de développement comptent 95 % des cas de tuberculose dont 75% de ces cas surviennent entre 15 et 50 ans. Ces pays comptent 98 % de décès. Au Burkina Faso en 2020, on estimait au total à 7612 cas de tuberculose. La tuberculose s’accroit pour les raisons suivantes : pauvreté, négligence dans le dépistage et diagnostic des cas, traitements inadaptés, promiscuité, impact de la pandémie VIH, malnutrition, surmenage, tabagisme, etc.
La tuberculose pulmonaire est la forme la plus fréquente de la maladie (environ 80 % des cas). C’est la forme la plus contagieuse et la transmission se fait par la voie aérienne par le biais de l’éternuement et de la toux principalement.
Le diagnostic de la tuberculose se fait lors des dépistages de masse dans les groupes à risque, lors surtout des bilans de l’entourage des malades tuberculeux et surtout devant des signes d’appel qui sont généralement chroniques, c’est à dire depuis plus de 2 semaines. Il s’agit alors des signes d’imprégnation tuberculeuse qui sont l’ asthénie ou fatigue physique, psychique et sexuelle, l’amaigrissement parfois massif à chiffrer (> 10 % du poids antérieur), l’anorexie (le manque d’appétit), la fièvre surtout nocturne avec ou sans sueurs profuses, l’anémie et l’absence de menstruations chez une femme en âge de procréer mais qui n’est pas enceinte. Les autres signes dits respiratoires sont la toux chronique, supérieure à 14 jours, accompagnée de crachats blanchâtres ou purulentes souvent tachés de sang, des douleurs thoraciques et souvent une difficulté respiratoire.
Lors de la consultation avec le Médecin, en plus d’autres examens, un examen des crachats sera demandé pour rechercher le BK pour confirmer la tuberculose pulmonaire. Le traitement est totalement gratuit au Burkina Faso et dure en moyenne 6 mois. La lutte efficace de la tuberculose consiste au dépistage précoce, le traitement correct et le suivi de tous les cas diagnostiqués.



